mardi 25 juin 2013
lundi 17 juin 2013
Terrain suspendu
Terrain
suspendu
Présenté lors de l'exposition, football et immigration, à la CNHI à Paris, ce terrain suspendu évoque une image flottante : présente mais invisible, à l’instar de la réalité méconnue des coulisses du football. En effet, le visiteur ne perçoit pas au premier abord ce « terrain » qui le surplombe. Les vêtements noués qui le composent, sont porteurs d’histoire et vecteurs de souvenirs. Ils sont le symbole du naufragé qui, seul en mer, utilise sa chemise comme étendard ou encore du fugitif s'aidant d'une liane de vêtements pour s'enfuir.
Le
terrain suspendu est un plaidoyer pour des oubliés, qui
nous invite à regarder « sous la surface » du football en initiant
une réflexion sur l’envers du décor. Il agit comme un miroir vis
à vis des autre œuvres épousant l'espace de ce hall tout en
hauteur. Au-delà de la dimension fraternelle qui se
dégage des vêtements colorés noués entre eux, un sentiment
tragique nous parcours, celui d'habits sans corps, inhabités presque
macabres. Ils transfigurent un passé, une histoire, une mémoire.
Arcane n°22: La Ruine
Arcane
n°22 : la Ruine
Il
s'agit ici d'un projet avorté, qui consistait au préalable à
représenter les vingt-deux arcanes du destin (cartes du tarot). En
effet, trois seulement ont été réalisées. Les autres toiles sont
restées vierges. Elles sont compactées trois par trois, avec du
carton marron et de l'adhésif orange, de matières peu « nobles ».
Les paquetages sont exécutés à la va-vite, machinalement,
contrastant avec les toiles blanches, correctement manufacturées, de
lignes élégantes, vierges. Ces toiles en transition sont prêtes à
partir à la poubelle ou peut-être attendent-elles d'être achevées.
Révèlent-elles un non-dit? Est-ce l'impossibilité d'envisager
vingt-deux paysages d'un monde que nos mœurs ne veulent pas
métaphysique, ésotérique, chargé de destin et transcendant?
Peut-être que le monde dans lequel nous vivons préfèrerait des
paysages plus sociaux, raisonnés mais décalés, kitsch pour ne pas
se prendre au sérieux, d'une surface remplie d'absence, de vide.
Cette
installation, typiquement contemporaine dans sa fabrication, témoigne
de mon renoncement à la peinture. C'est une mise à mort de mon
propre travail, comme d'un homme qui arrêta d'écrire après
vingt-sept livres. Construisant positivement ma propre ruine, ces
toiles fabriquées à ne pas être peintes, suggèrent tout de même
une image. La carte numéro sept, « Le chariot »
symbolise le changement, le passage d'un état à un autre. Ici, elle
est représentée par un avion-obus sur un tarmac glissant, prêt à
pénétrer une des deux tours en arrière-plan. L'avion est prêt
lui aussi à construire sa propre ruine à l'image de la tour de
Babel. Sauf qu'ici la tour est rectangulaire, droite, fière d'être
debout, comme ces toiles assemblées trois par trois. Sept pavés
architecturaux qui attendent la couleur qui leur sera refusée,
bâillonnés pour n'avoir rien dit, recevant le châtiment de n'être
qu'une installation.
Ce fut le dernier et
unique travail présenté lors de mon bilan de 5ème année à
l'école des Beaux-arts. J'ai sabordé cinq années de travail. J'ai
risqué mon diplôme sur cette réalisation kamikaze et payé le prix
de ma liberté d'action. J'ai voulu jouer ma dernière carte en
retournant mes échecs à mon avantage, comme avec ironie et
roublardise, un moudjahidin triomphe d'avoir perdu la guerre.
360°
360
Cette
comédie mystique raconte l'histoire de deux amis, profitant du
légendaire soleil nordique, qui se promènent dans leur voiture
décapotable quand soudain, ils se voient forcés de prendre à
bord... une mariée, pressée de ne pas porter l'alliance. La voiture
fonce alors à travers les champs du plat-pays, faisant de nouvelles
rencontres, toutes aussi incongrues. Leur destin croisé va les
emmener dans un improbable lieu céleste.
Ce
court-métrage, réalisé avec Mitsuaki Saito, a été tourné avec
une caméra omnidirectionnelle élaborée au centre de recherche
« Expertise center for digital média » (EDM) de Hasselt
et en collaboration avec le Fresnoy à Tourcoing.
Comme
son nom l'indique, cette caméra omnidirectionnelle film à 360
degrés autour d'elle. C'est pour cette raison que nous avons imaginé
un scénario dans une décapotable où les scènes fixes de la
voiture cohabitent avec celle, en mouvement, de l'espace extérieur.
Le grand angle renforce cette effet d'intérieur-extérieur. Cette
technologie suscite l'immersion du spectateur, comme un œil se
déplaçant dans l'image. Ainsi, nous avons tourné le film à la
première personne, la caméra remplaçant la tête d'un personnage à
part entière.
Le scénario s'est
construit grâce au lieu de tournage car nous voulions une diversité
d'espaces et d'éléments situés en hauteur, traversant aussi bien
un village et ses habitations, des plaines agricoles aérées, des
routes rapides pour finir en haut d'un terril, contemplant
l'immensité du paysage, à 360 degrés.
Artzoyd
Experimentation, 2011 |
sonoscopie, 2010 |
Sonoscopie, 2011 |
Musique/Peinture
Depuis
un certain temps, lié à des recherches précédentes sur les
frontières entre les disciplines artistiques (peinture /sculpture,
musique/cinéma), je me suis demandé comment lier la peinture et la
musique. En peignant, comme je l’ai déjà fait, symboliquement la
musique ! Ou inversement ! Non, je veux cette fois lier les deux, les
fusionner, observer leur cohérence et leur logique. Il faut donc
envisager la peinture dans le temps, comme une action, comme un
verbe. C’est peindre qui est musical et pas le résultat.
J’ai
trouvé l’outil nécessaire à cette fin. Le système est simple.
Je fixe quatre micros-contacts sur les quatre coins de la toile. Ils
captent et amplifient les frottements du pinceau sur la toile. En
traitant le son, on arrive facilement à une large palette de
couleurs, de tons, de textures, de nuances, etc. Ça n’est pas un
hasard si leurs jargons sont similaires. La peinture et la musique
(du moins l’image et le son) se trouvent liées directement. Elles
fusionnent. Il s’agit ici de musique picturale ou de peinture
musicale. Le geste du peintre est également celui du musicien, et
vice versa. Sont-elles deux pratiques antagonistes ? Ou une
seule et même pratique ? Serait-ce quelque chose qui ne parle
ni de musique ni de peinture ? Ce dispositif aurait-il en fait
un langage propre et singulier ? Toutes ces questions sont des
pistes que j’explore.
Dans
un premier temps, j’expérimente le médium avec une approche
formelle. Il me faut tout d’abord diversifier les styles, et
pouvoir présenter cette large palette dont je parle. J’ai donc
pensé à faire un paysage, aussi bien sonore que pictural. Je varie
les formes et la vitesse du trait, marque les plans lointains et
rapprochés, donne de la couleur au son, incarne la musique. Il y a
une dimension supplémentaire dans le paysage, plus présente que
dans le portrait ou la nature morte, qui est la profondeur,
c’est-à-dire l’espace. Il m’intéresse de travailler avec
cette notion car je compte spatialiser le son. En effet, les quatre
micros autour de la toile distribuent le son sur les quatre
enceintes de l’espace d’écoute. J’accède à l’espace par la
toile.
Lors
de la première performance « picturalo-musicale »
réalisée en 2010, j’ai imaginé des « partitions
picturales », afin que sur scène je puisse avoir des
repères rythmiques et stylistiques. Réalisées en déroulant un
papier calque sur une peinture, les traits de pinceaux se trouvent
dissociés les uns des autres. C’est la première étape pour
temporaliser la peinture. Filmées préalablement de haut en bas,
elles me servent de « partitions-vidéos » projetées sur
scène.
A la deuxième
représentation de Sonoscopie en 2011, j'ai laissé tomber les
partitions et la couleur pour réaliser un autoportrait en noir et
blanc, tout en contraste pour simplifier le propos, me concentrant
sur l'expressivité de la peinture et de la musique. Je l'ai réalisé
d'un trait continu, cablant le portrait sur lui même.
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