Experimentation, 2011 |
sonoscopie, 2010 |
Sonoscopie, 2011 |
Musique/Peinture
Depuis
un certain temps, lié à des recherches précédentes sur les
frontières entre les disciplines artistiques (peinture /sculpture,
musique/cinéma), je me suis demandé comment lier la peinture et la
musique. En peignant, comme je l’ai déjà fait, symboliquement la
musique ! Ou inversement ! Non, je veux cette fois lier les deux, les
fusionner, observer leur cohérence et leur logique. Il faut donc
envisager la peinture dans le temps, comme une action, comme un
verbe. C’est peindre qui est musical et pas le résultat.
J’ai
trouvé l’outil nécessaire à cette fin. Le système est simple.
Je fixe quatre micros-contacts sur les quatre coins de la toile. Ils
captent et amplifient les frottements du pinceau sur la toile. En
traitant le son, on arrive facilement à une large palette de
couleurs, de tons, de textures, de nuances, etc. Ça n’est pas un
hasard si leurs jargons sont similaires. La peinture et la musique
(du moins l’image et le son) se trouvent liées directement. Elles
fusionnent. Il s’agit ici de musique picturale ou de peinture
musicale. Le geste du peintre est également celui du musicien, et
vice versa. Sont-elles deux pratiques antagonistes ? Ou une
seule et même pratique ? Serait-ce quelque chose qui ne parle
ni de musique ni de peinture ? Ce dispositif aurait-il en fait
un langage propre et singulier ? Toutes ces questions sont des
pistes que j’explore.
Dans
un premier temps, j’expérimente le médium avec une approche
formelle. Il me faut tout d’abord diversifier les styles, et
pouvoir présenter cette large palette dont je parle. J’ai donc
pensé à faire un paysage, aussi bien sonore que pictural. Je varie
les formes et la vitesse du trait, marque les plans lointains et
rapprochés, donne de la couleur au son, incarne la musique. Il y a
une dimension supplémentaire dans le paysage, plus présente que
dans le portrait ou la nature morte, qui est la profondeur,
c’est-à-dire l’espace. Il m’intéresse de travailler avec
cette notion car je compte spatialiser le son. En effet, les quatre
micros autour de la toile distribuent le son sur les quatre
enceintes de l’espace d’écoute. J’accède à l’espace par la
toile.
Lors
de la première performance « picturalo-musicale »
réalisée en 2010, j’ai imaginé des « partitions
picturales », afin que sur scène je puisse avoir des
repères rythmiques et stylistiques. Réalisées en déroulant un
papier calque sur une peinture, les traits de pinceaux se trouvent
dissociés les uns des autres. C’est la première étape pour
temporaliser la peinture. Filmées préalablement de haut en bas,
elles me servent de « partitions-vidéos » projetées sur
scène.
A la deuxième
représentation de Sonoscopie en 2011, j'ai laissé tomber les
partitions et la couleur pour réaliser un autoportrait en noir et
blanc, tout en contraste pour simplifier le propos, me concentrant
sur l'expressivité de la peinture et de la musique. Je l'ai réalisé
d'un trait continu, cablant le portrait sur lui même.
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