lundi 17 juin 2013

Artzoyd


Experimentation, 2011

sonoscopie, 2010

Sonoscopie, 2011
                               Musique/Peinture

Depuis un certain temps, lié à des recherches précédentes sur les frontières entre les disciplines artistiques (peinture /sculpture, musique/cinéma), je me suis demandé comment lier la peinture et la musique. En peignant, comme je l’ai déjà fait, symboliquement la musique ! Ou inversement ! Non, je veux cette fois lier les deux, les fusionner, observer leur cohérence et leur logique. Il faut donc envisager la peinture dans le temps, comme une action, comme un verbe. C’est peindre qui est musical et pas le résultat.

J’ai trouvé l’outil nécessaire à cette fin. Le système est simple. Je fixe quatre micros-contacts sur les quatre coins de la toile. Ils captent et amplifient les frottements du pinceau sur la toile. En traitant le son, on arrive facilement à une large palette de couleurs, de tons, de textures, de nuances, etc. Ça n’est pas un hasard si leurs jargons sont similaires. La peinture et la musique (du moins l’image et le son) se trouvent liées directement. Elles fusionnent. Il s’agit ici de musique picturale ou de peinture musicale. Le geste du peintre est également celui du musicien, et vice versa. Sont-elles deux pratiques antagonistes ? Ou une seule et même pratique ? Serait-ce quelque chose qui ne parle ni de musique ni de peinture ? Ce dispositif aurait-il en fait un langage propre et singulier ? Toutes ces questions sont des pistes que j’explore.

Dans un premier temps, j’expérimente le médium avec une approche formelle. Il me faut tout d’abord diversifier les styles, et pouvoir présenter cette large palette dont je parle. J’ai donc pensé à faire un paysage, aussi bien sonore que pictural. Je varie les formes et la vitesse du trait, marque les plans lointains et rapprochés, donne de la couleur au son, incarne la musique. Il y a une dimension supplémentaire dans le paysage, plus présente que dans le portrait ou la nature morte, qui est la profondeur, c’est-à-dire l’espace. Il m’intéresse de travailler avec cette notion car je compte spatialiser le son. En effet, les quatre micros autour de la toile distribuent le son sur les quatre enceintes de l’espace d’écoute. J’accède à l’espace par la toile.

Lors de la première performance « picturalo-musicale » réalisée en 2010, j’ai imaginé des « partitions picturales », afin que sur scène je puisse avoir des repères rythmiques et stylistiques. Réalisées en déroulant un papier calque sur une peinture, les traits de pinceaux se trouvent dissociés les uns des autres. C’est la première étape pour temporaliser la peinture. Filmées préalablement de haut en bas, elles me servent de « partitions-vidéos » projetées sur scène.

A la deuxième représentation de Sonoscopie en 2011, j'ai laissé tomber les partitions et la couleur pour réaliser un autoportrait en noir et blanc, tout en contraste pour simplifier le propos, me concentrant sur l'expressivité de la peinture et de la musique. Je l'ai réalisé d'un trait continu, cablant le portrait sur lui même.




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